Les Amis du Placard

 

Auteur : Gabor Rassov

Mise en scène : Nicolas Chapelière 

 

Genre : comédie satirique 

 

Profitant d’une vente promotionnelle dans une grande surface de la région parisienne, Jacques et Odile se sont achetés un couple d’amis. Ils les gardent dans un placard et les sortent en espérant passer de bonnes soirées. Au fil du temps, ils deviennent de plus en plus exigeants avec ces amis qu’ils ont tout de même payés assez cher. De l’exigence à l’abus, il y a qu’un pas………

 

Oui « Les amis du placard » est une pièce engagée, caustique si elle n’est pas mordante : l’exploration d’un territoire sans limites, celui de l’ennui. L’ennui qu’il faut tromper sans cesse dans une lutte acharnée. Pourtant, Jacques, le mari, fait figure d’enfant gâté : il achète, possède, contrôle, accumule... Quel peut bien être le prochain caprice du Roi Jacques et de sa Reine Odile sans divertissement ? Avoir ne suffit plus, cette simple pensée les effraye.

 

Leurs nouveaux joujoux ? Des souffres douleurs qu’ils vont pouvoir tyranniser, harceler, humilier ou torturer à leurs guises – et qu’ils appellent : « des amis ». On le voit, c’est à un monde grotesque, ignoble, mais terriblement réel auquel Gabor Rassov nous convie. Un monde où nos pulsions de mort les plus accablantes prennent des airs badins et enjoués de Télé-achat.

 

Voilà le décor que plante, pour nous, Les amis du placard

 

La scénographie quant à elle, se voudra évolutive au fil de la pièce : d’abord plateau nu, la lumière ouvre le bal de cette 1ère soirée sur le proscenium, et ce n’est qu’ensuite que le spectateur découvrira l’objet symbolique de la pièce : le placard. Le salon prendra toute sa place lors de la deuxième soirée, et nous agrémenterons la troisième et dernière soirée d’un green, d’un espace tv-cinéma et d’une cheminée cocasse construite en direct du public. C’est ainsi que le rythme s'accentuera, les maux prendront le pas... Niaiseries, absurdités, quiproquos, logorrhées, pouvoir, ultimatum, menaces, syllogismes hâtifs, surveillances et folies feront la plus grande joie du spectateur. Le salon est fourni d’objet décoratifs aussi déroutant que kitch. C’est au goût d’Odile. Tout comme les costumes de ce couple du quotidien. Elle arrivera quand même à jalouser Juliette vêtue modestement de ses habits de vitrine.

 

Une ambiance réaliste dans une histoire quelque peu surréaliste.